Spectacle Mademoiselle Moliere à Cannes le 27 février 2022

Durée 1h30 sans entracte.

Une pièce de Gérard Savoisien

Mise en scène : Arnaud Denis

Assisté de Julia Duchaussoy

Décor : Erwan Creff

Eclairage : Cécile Trelluyer

Note de l'auteur Gérard Savoisien

Quoi de plus hasardeux que la rencontre de Jean-Baptiste Poquelin et de Madeleine Béjart ? L'un est le fils de bourgeois parisien, l'autre une comédienne excommuniée qui avec son frère parcourt les routes de France.

Pourtant leur union va durer preÌs de vingt ans. Jean-Baptiste va e?tre long aÌ accoucher de MolieÌre, et c'est en 1661 – apreÌs L'Etourdi et Les preìcieuses ridicules - qu'il se fait remarquer aupreÌs du roi Louis XIV avec Les fa?cheux. Mais c'est aussi cette anneìe-laÌ, celle de ses trente-neuf ans, qu'il va deìcider d'eìpouser la fille me?me de Madeleine, Armande, de vingt ans plus jeune que lui, et le mariage aura lieu en janvier 1662.

Mariage d'amour ou mariage d'intérêt ? Difficile d'en connaître la raison exacte.

L'évènement est considérable. Par ce mariage, le grand auteur donne facilement prise aux quolibets et aux médisances, certains bas esprits allant jusqu'à prétendre qu'il épouse sa propre fille. Dès lors, la moquerie et le cocuage scellent son avenir.

Pourquoi les avoir provoqués ? Certes, de L'Ecole des femmes au Misanthrope, il va en tirer des accents déchirants, mais l'homme privé aura payé un lourd tribut à l'homme public.

Sa faiblesse nous le rend davantage humain et la figure de Madeleine, égérie du premier jour, plus attachante.

A une époque où se côtoient Boileau, La Fontaine, Corneille, où la seconde partie du XVIIème siècle devient une fulgurante éclosion de tous les arts, je me suis surpris à décerner à ce couple la palme de l'union libre heureuse et malheureuse. Ce couple devenu classique et si moderne en son temps, où le génie et le talent se sont mêlés, est à jamais dans la mémoire du théâtre.

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